Bronchite chronique ou BPCO : n’attendez pas pour agir !

5 à 10 % des adultes de plus de 45 ans ont une capacité respiratoire diminuée en raison d’une BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive). On parle aussi d’emphysème ou de bronchite chronique du fumeur. Elle est souvent acceptée comme une fatalité chez les fumeurs et c’est dommage, parce que sans intervention, la BCPO peut s’aggraver jusqu’à une insuffisance respiratoire très handicapante.

Les symptômes de la bronchite chronique du fumeur

  • Vous ressentez facilement un essoufflement ?
  • Vous commencez tous les jours ou presque par une toux matinale, et vous ressentez le besoin de cracher ?
  • Vous avez souvent une bronchite qui traîne plus de trois mois, sans autre maladie associée?

Beaucoup de fumeurs ou d’anciens fumeurs s’habituent à ces signes d’alerte de la bronchite chronique ou BCPO comme une conséquence logique du tabagisme et de l’avancée en âge. Trop contents d’échapper à ce qui leur fait le plus peur (le cancer du poumon) ils acceptent la perte de leur capacité respiratoire comme un moindre mal. Cette attitude est une erreur, car les effets de la BCPO ont tendance à s’aggraver si on n’agit pas. Et, à l’inverse, les symptômes peuvent régresser !

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BCPO : que se passe-t-il dans les bronches ?

Chez les personnes atteintes de BCPO, les parois des bronches sont épaissies et enflammées, elles sont aussi encombrées de sécrétions. Première conséquence : l’organisme tente de se débarrasser de ce qui gêne par une toux matinale quand les sécrétions se sont accumulées pendant la nuit. Mais ce « nettoyage » ne suffit pas. Avec la BCPO, les voies aériennes sont rétrécies et la respiration devient inefficace et demande davantage d’effort. Lorsqu’on inspire, il est plus difficile de faire entrer dans les poumons la quantité d’air nécessaire à l’organisme. Et au moment de l’expiration, les petits sacs d’air situés au plus profond des bronches ne peuvent plus se vider correctement. Les poumons restent toujours trop pleins et ne peuvent évacuer le CO2. Le cerveau est averti de ce problème et réagit en réclamant plus d’oxygène, plus de ventilation, ce qui provoque de la fatigue. Et dès que l’organisme est sollicité, la demande d’oxygène est si forte que l’équilibre se rompt ce qui provoque une sensation d’essoufflement. Au départ, ce cercle vicieux ne s’enclenche que pour courir, monter un escalier, puis l’essoufflement arrive simplement en parlant. Chaque année, la BCPO est responsable de 100 000 hospitalisations et près de 16 000 décès.

Dépister et soigner la bronchite chronique

L’exposition professionnelle à certains polluants est un facteur de risque bien identifié. Les mineurs, les ouvriers de fonderie, du bâtiment et de l’industrie textile peuvent développer une BCPO. Mais dans 80 % des cas, le tabagisme est en cause et l’importance de la consommation est directement en lien avec la gravité de la maladie. Le premier traitement est bien sûr d’arrêter de fumer. Et, bonne nouvelle, les effets se font sentir rapidement et la dégradation de la fonction respiratoire est stoppée lorsque la cause disparaît.
Par ailleurs le dépistage d’une BCPO débutante est très facile. La mesure du souffle, que le médecin peut réaliser à son cabinet avec un spiromètre, suffit pour repérer l’obstruction bronchique. Cet examen simple et sans risque (il suffit de souffler !) devrait être systématiquement proposé et réclamé par les patients, comme la prise de tension. Pensez-y lors de votre prochaine consultation médicale, surtout si vous êtes exposés à des risques de BCPO ou si vous observez des symptômes de gêne bronchique.

Merci à Nicole Durand, adhérente bénévole Alptis, membre du groupe de travail prévention secondaire et dépistage pour ses recherches sur la BPCO.