Le match eau en bouteille eau du robinet

L’eau est vitale. Elle est à boire sans modération. Mais quelle est la plus pure et la plus recommandée pour la santé ? L’eau du robinet vaut-elle mieux que l’eau en bouteille, ou l’inverse ? Comment se prémunir des éventuels polluants de l’eau ?

Pollution dans l’eau du robinet

65 % des Français s’hydratent au quotidien avec l’eau du robinet. Elle est en moyenne 100 fois moins chère que l’eau en bouteille et pollue moins puisqu’elle n’engendre pas de déchet plastique et ne demande pas de trajets en camion pour l’acheminer.

Réglementation et contrôle de l’eau en France

Puisée dans une nappe souterraine ou une ressource superficielle d’eau douce ou d’eau de mer, elle subit plus de 50 prélèvements et analyses obligatoires (température, pH, minéraux, présence de virus, bactéries et polluants). C’est le produit alimentaire le plus surveillé. Qui la contrôle ? Le ministère de la Santé, et les gestionnaires de réseaux d’eau potable.

Pollution de l’eau : présence de composés divers

Nitrates, calcaire, chlore, résidus de médicaments et d’hormones, polluants dans les canalisations… Nombreux sont les composants qui nous font douter de la qualité de l’eau du robinet que nous buvons. En chiffres, selon une étude sur la qualité de l’eau de l’ UFC Que Choisir, 2,8 millions de Français boivent « une eau polluée, notamment par les pesticides, les nitrates ou le plomb ».

3 composants à risque fréquents :

  • pesticides : glyphosate (principe actif d’un herbicide classé cancérigène probable selon le Centre international de recherche sur le cancer) et atrazine (herbicide interdit depuis 2003 en France qui pourrait avoir des effets néfastes pour la femme enceinte).
  • nitrates : la norme est fixée à 50 mg/l mais on déconseille de donner de l’eau affichant + 10 mg/l aux nourrissons de moins de 6 mois.
  • chlore : potentiellement cancérigène.

Les risques à consommer une eau du robinet polluée

« L’eau potable est le plus souvent contaminée non seulement par du perchlorate, mais aussi par du nitrate, qui bloque l’absorption d’iode par la thyroïde », détaille Barbara Demeneix, chercheur au CNRS, auteur de Le cerveau endommagé, comment la pollution altère notre intelligence et notre santé mentale, paru aux Editions Odile Jacob.

Eau du robinet : même qualité partout ?

La qualité de l’eau du robinet est inégale selon les régions, voire les villes. Par exemple, on peut citer le taux élevé de nitrates en Bretagne et d’arsenic en Auvergne. Certaines communes ont la chance de bénéficier d’eau de source captée par château d’eau, qui les préserve de quelques substances issues des retraitements.

Eau du robinet ou en bouteille

Pollution dans l’eau en bouteille

Nous buvons en moyenne 150 litres d’eau en bouteille par an. Qu’elle soit de source ou minérale, la vigilance est de mise.

Je pollue la planète = je pollue mon propre environnement

La bouteille en plastique induit une pollution de la planète, et donc indirectement, une action nocive pour l’homme. 1 litre d’eau = 8 kg de CO2 (bilan qui comprend : transport, matières premières, processus de fabrication, acheminement). Sans compter la vie des bouteilles une fois bues (incinération, décharge, centre de recyclage, ou dans la nature) : elles libèrent des toxines dans le sol et l’air.

Des particules plastiques dans l’eau en bouteille

L’eau en bouteille serait parfois 2 fois plus contaminée par des particules en plastique que celle du robinet. Le plastique des bouteilles d’eau est fabriqué à partir de composés chimiques appelés PET (Polytéréphtalate d’éthylène), de minuscules particules qui migrent dans l’eau. Or, ce sont des perturbateurs endocriniens, selon Barbara Demeneix. Le nominé : le BPA (bisphénol A), remplacé depuis 2015 dans les contenants alimentaires par les bisphénols S ou F, qualifiés de nocifs également. L’exposition à ces composés chimiques pourrait engendrer des dysfonctionnements hormonaux (baisse de la fertilité, stérilité, cancer du sein).

Quid de la bouteille en plastique qu’on réutilise ?

La réutilisation de bouteille en plastique peut poser question. Les fonds de bouteille, encore humides, qu’on réutilise, favorisent l’apparition de bactéries et de germes. Selon une étude, une bouteille réutilisée représente 3 fois plus de bactéries que la gamelle d’un chien.

Eau en bouteille VS eau du robinet : alors on fait quoi ?

L’eau en bouteille ne semble pas spécialement meilleure à la santé que l’eau du robinet. Alors quelle est la solution ?

Si on opte pour l’eau du robinet

Pour éliminer au maximum les particules nocives :

  • Tirer l’eau à boire la veille au soir afin de laisser le chlore s’évaporer.
  • Conserver son eau au réfrigérateur et à l’abri de la lumière.
  • Ne pas conserver une eau plus de 24 heures en pichet.
  • Laisser couler l’eau 1 minute avant de la consommer, surtout le matin ou après être parti en vacances.
  • Pour l’eau de cuisine (café, pâtes, etc.), faire couler de l’eau froide.
  • Pour les biberons : une eau du robinet de bonne qualité et bouillie.

Des précautions à observer d’autant plus drastiquement pour la consommation d’un nourrisson.

Utiliser une carafe ou un robinet filtrant pour limiter la présence de particules nocives ? Si l’ ANSES estime que la plupart de ces produits respectent les normes en vigueur en matière de concentrations en chlore, plomb et cuivre, il faut veiller à leur entretien, car elle peuvent devenir des nids à microbes !

Pour connaître les résultats de sa qualité de l’eau, on peut se renseigner en mairie ou sur le site du Ministère chargé de la Santé.

Si on opte pour l’eau en bouteille

  • la boire rapidement après l’avoir acheté (maximum 1 mois) afin que le plastique se dégrade le moins possible.
  • la conserver à l’abri de la lumière et de la chaleur.
  • acheter des bouteilles en plastique de type 2, 4 et 5 (chiffres renseignés au milieu du triangle de recyclage sur les emballages : ce sont les plus sûrs pour notre santé et l’environnement, contrairement aux plastiques 1, 3, 6 et 7, composés d’éléments chimiques jugés dangereux).
  • mieux : acheter de l’eau dans une bouteille en verre.