L’aromathérapie, la science aromatique des plantes

Phénomène de mode pour certains, véritable alternative à la médecine « classique » pour d’autres, l’aromathérapie séduit de plus en plus d’adeptes. Mode d’emploi de cette médecine douce qui doit être utilisée avec vigilance.

Trois extraits à la base : l’essence, l’huile essentielle ou l’hydrolat

L’aromathérapie est l’art d’utiliser médicalement des extraits aromatiques de plantes (essences et huiles essentielles). Un procédé inventé en 1935 par le chimiste René-Maurice Gattefossé qui, atteint d’une gangrène gazeuse, a eu recours à l’essence de lavande pour ses propriétés antiseptiques et cicatrisantes. On distingue trois types d’extraits de plantes : l’essence, extraite par pression et non distillée, est la substance aromatique naturelle contenue dans les feuilles, fruits, fleurs, graines, l’écorce ou les racines d’une plante. Plus connue, et donc la plus utilisée, l’huile essentielle est le résultat de la distillation à la vapeur d’eau de plantes aromatiques ou de leurs organes. L’hydrolat aromatique est, quant à lui, obtenu à la sortie de la distillation et ne contient que 5 % d’huiles essentielles.
Principalement utilisées en aromathérapie, les huiles essentielles ont des propriétés antiinfectieuses, anti-inflammatoires, antalgiques, antivenimeuses, apaisantes, anesthésiques, antirhumatismales, etc.

Par voie orale, cutanée ou en aérosol

Elles s’administrent de différentes façons, par voie orale, dispersées dans du miel, de l’huile ou du sucre, ou présentées sous forme de gélules. Ce mode d’utilisation est le plus efficace, mais également potentiellement le plus dangereux si la posologie n’est pas respectée. Diffusées dans une pièce via des aérosols et des diffuseurs adaptés, les huiles essentielles désinfectent l’atmosphère, pour un environnement plus sain. Cette utilisation, plus facile, est contre-indiquée pour les personnes souffrant d’allergies respiratoires. Une prise par voie cutanée est rendue possible par une dissolution dans une huile, une crème ou une lotion. Enfin, elles peuvent être administrées sous forme de suppositoires. Peu conventionnelles, les huiles essentielles sont souvent controversées. « Elles n’en sont pas moins complémentaire de la médecine classique, commente Colette Reymond, pharmacienne reconvertie dans l’aromathérapie, membre de la Commission technique Alptis. Il serait dommage de s’en passer ! »

Contre-indiquée pour les femmes enceintes et les jeunes enfants

Par leur côté naturel, les huiles essentielles rassurent. « Attention toutefois aux idées reçues, alerte Colette Reymond. Si elles provoquent moins d’effets secondaires que les médicaments classiques, elles peuvent être très dangereuses, voire mortelles lorsqu’elles sont mal utilisées. Il ne faut surtout pas jouer à l’apprenti sorcier ! Le dosage est à manier avec une grande précaution, en particulier si les huiles doivent être ingérées car elles sont très concentrées. » Afin d’éviter tout accident, l’administration d’huiles essentielles est contre-indiquée pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 7 ans. Leur application nécessite quelques précautions d’usage : les muqueuses (yeux, bouche, nez, oreille, parties génitales) sont à éviter. L’aromathérapie est également contre indiquée pour les femmes qui allaitent et les personnes souffrant d’allergies respiratoires.

Aromathérapie ce qu'il faut retenir

Le chémotype, assurance qualité

Attention, la vente d’huiles essentielles n’est pas réglementée. Commercialisées en pharmacie et en parapharmacie, « elles ne sont pas pour autant toutes bonnes à prendre, commente Colette Reymond. Fiez-vous surtout au chémotype ». Indiqué sur l’étiquette du flacon, celui-ci permet d’identifier la certification et le stade de développement botanique de la plante, son origine géographique, son mode de culture (sauvage ou cultivée), l’organe distillé, le mode d’extraction (distillation ou percolation) et l’analyse chimique. « Si le commerçant n’est pas capable de fournir ces indications, alors l’huile essentielle n’est pas totalement fiable. » Face à une réglementation encore mal établie, le choix d’un bon aromathérapeute peut se révéler compliqué. « La base de l’aromathérapie est la chimie, précise Colette Reymond. Selon moi, un bon praticien doit avoir une culture médicale. »

Les huiles essentielles et leurs vertus thérapeutiques :

  • Menthe poivrée : problème digestif, hépatite virale, cirrhose, ulcère, migraine, zona, eczéma, urticaire, coups, traumatisme.
  • Basilic exotique : hépatite virale, mal des transports, spasmophilie, anxiété, perte de mémoire.
  • Camomille noble ou romaine : choc nerveux, intervention chirurgicale, trouble digestif, spasmes, coliques, problème dermatologique.
  • Immortelle : hématome, arthrite, tendinite, couperose, cellulite.
  • Lavande aspic ou sauvage : infection microbienne et virale, acné, brûlure sévère, mycose, rhumatismes, piqûre d’animaux venimeux.


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