Journée mondiale sans tabac 2024 : protégeons les jeunes !

Instituée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Journée mondiale sans tabac est célébrée chaque année le 31 mai.

Thème de l’édition 2024 : la protection des plus jeunes face au marketing agressif de l’industrie du tabac, qui les cible particulièrement notamment à travers les médias sociaux et la banalisation de nouveaux modes de consommation (e-cigarette, sachets de nicotine, snus, billes aromatiques…). Alptis relaie ici les alertes de l’OMS, les explications pour comprendre ces nouvelles pratiques liées au tabagisme, pourquoi et comment en protéger les plus jeunes.

Journée mondiale sans tabac 2024 : protégeons les jeunes !

Les jeunes, cible prioritaire de l’industrie du tabac

L’OMS a créé la Journée mondiale sans tabac en 1987 pour faire mieux connaître, partout dans le monde, le tabagisme et ses effets mortels. Bien qu’il reste la plus importante épidémie évitable, grâce aux politiques volontaristes déployées par les acteurs de la lutte antitabac, le tabagisme a diminué au fil des ans.

Or l’industrie du tabac doit remplacer les millions de clients qui meurent ou arrêtent de fumer chaque année, pour continuer à engranger des milliards de dollars de bénéfices.

Afin d’atteindre cet objectif, elle s’efforce de cibler les nouvelles générations. A travers les nouveaux produits dérivés du tabac ou de la nicotine (encore peu taxés donc abordables pour les jeunes). Ou encore par des tactiques publicitaires qui attirent enfants et adolescents, approchés par le biais des médias sociaux et des plateformes de streaming : sponsorisation d’influenceurs, parrainage d’évènements… Ainsi le tabagisme reste une réalité chez les enfants et les adolescents y compris en Europe : selon l’OMS, sur le Vieux Continent 11,5% des garçons et 10,1% des filles de 13 à 15 ans consommaient du tabac en 2022.

La cigarette électronique, vraie toxine

L’OMS s’inquiète entre autres du gain en popularité auprès des jeunes de la cigarette électronique. Son usage quotidien chez eux a triplé en France entre 2017 et 2022, passant de 1,9% à 6,2%. L’expérimentation, elle, est passée de 52,4% à 56,9%, dépassant celle du tabac !

Souvent présentée et promue comme une alternative moins nocive au tabagisme traditionnel, la e-cigarette reste pourtant dangereuse pour la santé :

  • Des ingrédients potentiellement nocifs : propylène glycol et glycérine végétale (chauffés, ils peuvent se transformer en substances toxiques), ainsi que certains aromes utilisés dans les e-liquides.
  • Effets sur le système respiratoire. Des cas de maladies respiratoires graves ont été signalés chez des utilisateurs de e-cigarettes.
  • Risques cardiovasculaires. La nicotine présente dans la plupart des e-liquides possède des propriétés hautement addictives pouvant avoir des effets aigus sur le système cardiovasculaire, et créer une forte dépendance.

    Risque de cancer. Une étude publiée par l’American Heart Association indique qu’il existe des preuves que le vapotage peut présenter des risques pour la santé, y compris de cancer.

Enfin, la recherche sur les cigarettes électroniques est toujours en cours, et les effets à long terme ne sont pas encore entièrement compris.

Pour ces raisons, il est conseillé de faire preuve de prudence et de consulter un professionnel de la santé avant de commencer à utiliser une cigarette électronique, même (et surtout) si l’objectif est de réduire ou d’arrêter la consommation de tabac.

Sachets de nicotine, snus, billes aromatiques… Les autres produits dérivés (re)deviennent à la mode

Moins connus et moins répandus, ils ont malheureusement le vent en poupe auprès des plus jeunes et sont eux aussi dénoncés par l’OMS. L’offre des produits du tabac et de produits connexes (ceux avec de la nicotine mais pas ou très peu de tabac) ne cesse de se diversifier : tabac à chauffer, sachets de nicotine, billes aromatiques, produits plus anciens voire interdits qui reviennent au goût du jour (tabac à mâcher, snus/sachets de tabac)…. L’industrie utilise des stratégies de marketing sur les réseaux sociaux pour cibler les jeunes consommateurs et promouvoir auprès d’eux en particulier ces produits.

La majorité des personnes intoxiquées suite à la consommation de sachets de nicotine ou de snus était âgée entre 12 et 17 ans et le nombre d’appels reçus en ce sens par les centres d’appel antipoison ne cesse d’augmenter depuis 2020. L’ANSES révèle que les sachets de nicotine sont devenus une préoccupation majeure en matière de santé publique, en particulier pour les jeunes :

  • Intoxications et dépendance. Les cas d’intoxication sont souvent graves, avec des vomissements prolongés, des convulsions et des troubles de conscience.
  • Effets sur le développement. La consommation de sachets de nicotine peut avoir des conséquences sur le développement cérébral des jeunes et leurs aptitudes intellectuelles. 
  • Chez les femmes enceintes, il existe également des risques de problèmes cardiovasculaires et de malformations du fœtus.

« L’émergence rapide des sachets de nicotine sur le marché, rendus très attrayants pour les jeunes, appelle à la vigilance. Il est indispensable de mettre en place un cadre réglementaire pour ces produits qui n’ont pour le moment aucun statut clair et qui ne bénéficient d’aucun contrôle. » – Cécilia SOLAL, qui a coordonnée l’étude dédiée de L’ANSES

 

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