L’hypnose, alliée de la guérison
Certains ne jurent que par elle. D’autres s’en méfient. L’hypnose est une médecine de plus en plus en répandue, en particulier dans la lutte anti-tabac, et contre les kilos en trop. Ce qu’on sait moins, c’est qu’elle est aussi une aide précieuse dans le domaine chirurgical. Explications avec Chantal Wood, hypnothérapeute responsable du centre de prise en charge de la douleur chronique au CHU de Limoges.
Recourir à l’hypnose, oui mais dans quelles situations ?
« En psychothérapie : pour l’arrêt du tabac, retrouver le sommeil, réussir un concours, rester calme lorsqu’on se fait agresser verbalement par son patron… Il s’agit de montrer au patient qu’il a des ressources qu’il peut utiliser pour améliorer sa vie. »
« En cas de douleur aiguë : pour un patient qui, par exemple, atteint d’un cancer, se rend régulièrement à l’hôpital pour y subir les mêmes gestes. L’hypnothérapeute lui apprend à modifier ses sensations face à la douleur. L’hypnose est particulièrement utile lors de ponctions lombaires ou de prélèvements veineux. L’hypnothérapeute amène le patient à modifier les sensations corporelles d’une région de son corps et peut aussi lui apprendre à se concentrer sur quelque chose qui lui est agréable. L’hypnose peut aussi participer à la diminution de la peur d’un soin. »
« Quand on souffre d’une douleur chronique : dans ce cas, le patient n’est focalisé que sur sa douleur car elle est régulière. L’objectif de l’hypnose est de donner un visage à cette douleur (lui trouver une couleur, une note d’intensité, etc.) pour la modifier progressivement et l’appréhender autrement. » « Lors d’une opération : l’hypnose n’est utilisée que si le patient n’est pas entièrement endormi, et si la chirurgie n’est ni abdominale, ni thoracique. L’hypnothérapeute est présent pendant l’opération. Cette technique lui permet de consommer trois fois moins de médicaments, et de sortir plus vite de l’hôpital, puisqu’elle lui aura évité une anesthésie générale. »
L’hypnose, pour tous
À partir du moment où la confiance est établie, tout le monde peut être hypnotisé. Plus précisément 97 % des patients. Les 3 % restants correspondent aux personnes atteintes de troubles psychiatriques comme la schizophrénie, et aux réfractaires. Il est même possible d’hypnotiser les enfants, à partir de 4 ans, en les focalisant sur quelque chose d’interactif. En se laissant hypnotiser, le patient garde le contrôle de lui-même et de sa pleine conscience. Aucune chance de vous retrouver dans des situations rocambolesques si vous n’en avez pas l’envie ! »
« Un bon hypnothérapeute est une personne heureuse »
« L’hypnose est un accompagnement généralement verbal qui amène à une surconcentration. Pour atteindre cet état, l’hypnothérapeute et le patient doivent avoir confiance l’un en l’autre. Le degré de performance et de profondeur de l’hypnose en dépend. Avec un peu d’expérience, il est possible d’entrer en auto-hypnose. Un de mes patients, suite à un AVC, a dû subir une intervention chirurgicale. Il a fait le choix de l’auto-hypnose, ce qui lui a permis de n’être anesthésié que localement. Moi-même j’exerce cette pratique tous les jours pour me sentir bien et me concentrer sur le positif. Un bon hypnothérapeute est quelqu’un d’heureux ! »
Attention aux charlatans ! »
« On ne devient pas hypnothérapeute en suivant des cours par Internet. Il faut une formation médicale. C’est le cas des médecins, psychiatres, kinésithérapeutes, infirmières, sage-femmes… Attention aux charlatans ! Demander la formation suivie en hypnothérapie est un élément important. Parmi les diplômes les plus reconnus : celui de l’Institut Français de l’Hypnose ou celui qui est délivré par Émergences, Institut de formation et de recherche en hypnose et communication thérapeutique. Vous pouvez également vous renseigner auprès de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). Fuyez les sites Internet qui vous proposent de l’hypnose en ligne. Attention également aux prix exorbitants ! J’ai connu un hypnothérapeute qui réclamait 1000 euros à ses patients, un autre 300 euros ! Le prix moyen d’une séance d’une heure est de 60 à 70 euros. Il faut rester raisonnable. »
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