Comment se soigner sans polluer ?

Se soigner sans polluer, c’est possible dans un système global de santé qui assure la qualité des soins et agit pour les générations futures. La recherche d’une santé durable a quantité d’avantages : optimiser les dépenses de santé, réduire les impacts sur l’environnement et la biodiversité, réduire les effets sur la santé humaine, créer du lien social.

Se soigner sans polluer : quand les médicaments sont nocifs pour l’environnement 

Se soigner sans polluer est désormais un objectif. Car se soigner peut rendre malade l’environnement… Parce que la santé est primordiale, on a longtemps négligé de mesurer à quel point l’activité liée à la santé pollue. Et pourtant, son impact environnemental est énorme. Production de médicaments et de dispositifs médicaux, déchets liés aux soins dans des établissements, au cabinet médical ou chez les particuliers, absence de filières spécifiques pour le recyclage de nombreux matériaux utilisés, etc.

  • Un hôpital produit environ 250 kilos de déchets à risque infectieux par lit et par an, ce sont les plus dangereux, qui contiennent des agents comme des parasites, des bactéries, des virus, des champignons, capables de rendre malades ceux qui seraient en contact avec eux.
  • Avec le développement des soins en ambulatoire, y compris pour des malades du cancer traités par chimiothérapie, la masse des médicaments ingérés à domicile, et naturellement rejetés dans les WC, participe directement à la pollution de l’eau. On sait aussi que les hormones contenues dans les contraceptifs s’y retrouvent également. Or le traitement des eaux usées est peu performant pour éliminer ces polluants.

Le rôle clé de la prévention pour se soigner sans polluer 

La prévention santé s’est développée fortement en Europe au 19e siècle, alors qu’on commençait à comprendre la cause de nombreuses maladies, sans être pour autant capables de les guérir.

Deux siècles de progrès médicaux plus tard, l’apparition de nouvelles maladies infectieuses, comme le Covid-19, et les difficultés à traiter les cancers et maladies dégénératives liées au grand âge remettent la prévention à l’honneur.

Repousser l’apparition d’une maladie reste le plus efficace des traitements, et celui qui a le moins d’impact sur l’environnement.

Les médecines alternatives, une solution pour se soigner sans polluer

Se soigner sans polluer est possible avec les médecines alternatives et complémentaires (MAC) qui font une large place à la prévention. Elles sont peu coûteuses et peu polluantes. Elles sont donc une façon, pour chacun d’entre nous, de se soigner avec un faible impact environnemental. À condition, lorsque ces médecines font appel à des produits de soin, de favoriser le bio et le local.

Les établissements de santé l’ont compris et, loin d’opposer les approches différentes, ils associent très fréquemment les médecines alternatives et complémentaires à la médecine standard pour une santé durable :

  • le yoga ou l’acupuncture sont associés à la chimiothérapie pour lutter contre les effets indésirables ;
  • l’auriculothérapie aide à supporter la radiothérapie ;
  • le jeûne thérapeutique peut améliorer les désordres métaboliques ;
  • les femmes enceintes bénéficient de séances d’haptonomie dans les services d’obstétrique ;
  • l’hypnose permet de diminuer les quantités de produit anesthésique avant une chirurgie pédiatrique ;
  • la réflexologie est utilisée en soins palliatifs et la sophrologie en gériatrie pour prodiguer du bien-être avec moins de médicaments.

Interview avec Olivier Toma, spécialiste de la santé durable

Olivier Toma est ancien directeur de maternité, co-fondateur du C2DS, le Comité pour le développement durable en santé et l’agence Primum non nocere. Il est l’auteur de Hippocrate, au secours ! Comment bâtir un système de santé durable, Éd. Pearson France, 2012.

Comment aller vers des soins moins polluants et une santé durable ?

« Il faudrait en premier lieu que tous les professionnels de santé soient formés à l’écoconception des soins pour informer à leur tour le grand public. Ensuite, pour agir, il manque des cadres favorables. Pour prendre un exemple, 70 % des déchets hospitaliers incinérés, parce que considérés à risque infectieux, ne devraient pas aboutir dans cette filière. Ils pourraient être recyclés, revalorisés. Le surcoût de ces destructions est colossal. Mais, pour en sortir, il faudrait créer une filière de verre médicamenteux, génératrice d’emplois locaux. Le recyclage des métaux précieux serait aussi intéressant. On l’ignore souvent mais il y a de l’or et du platine dans des dispositifs médicaux voués à être incinérés ! »

En savoir plus sur la santé durable 

Le Comité pour le développement durable en santé a été créé en 2006. Des professionnels de santé engagés sensibilisent leurs pairs aux bonnes pratiques de développement, qui permettent de maîtriser l’impact humain, environnemental et économique des activités de santé.

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